VIVES VOIX

Le studio aux grandes idées

Accidental Queens créé des jeux divertissants et pleins de sens.

Another Lost Phone

Laura's Story

Voir

Convaincues que les jeux vidéo peuvent être divertissants tout en étant porteurs de valeurs sociales et de messages forts, Diane Landais et Miryam Houali développent des jeux qui questionnent notre société grâce à des outils de narration ludiques et innovants. Accidental Queens, leur studio géré uniquement par des femmes, soulèvent des thématiques difficiles qui bousculent les normes de l’industrie du jeu vidéo.

Avec les titres A Normal Lost Phone et Another Lost Phone: Laura's Story, elles se penchent sur la communauté LGBTQ+ et les violences faites aux femmes.

Le monde dans lequel nous vivons et les problématiques de notre société inspirent les thématiques de nos jeux.

Diane Landais, co-fondatrice du studio Accidental Queens.

En quoi et pour quoi vous sentez-vous engagées aujourd’hui en tant que développeuses ?
Miryam Houali : Bien que nous n’ayons pas un seul « combat central », les questions de représentation et de diversité sont très importantes pour nous. Cela se ressent à travers nos jeux mais aussi dans la manière dont nous voyons l'avenir de notre industrie et la façon dont nous tentons d'accompagner son évolution.

D’où vous viennent les idées des jeux Accidental Queens ?
Diane Landais : Notre plus grande inspiration, c'est le quotidien qui nous entoure et les interfaces que nous utilisons tous régulièrement, des smartphones aux radios ! Leur intérêt ludique nourrissent nos histoires. Nous sommes aussi inspirées par les contenus culturels que nous consommons : jeux vidéo évidemment, mais aussi films, livres, podcasts, etc. Enfin le monde dans lequel nous vivons et les problématiques de notre société inspirent les thématiques de nos jeux.

Quel message souhaitez-vous faire passer à travers eux ?
Miryam Houali : Chacun de nos jeux est centré sur une thématique propre : les vécus LGBTQ+, les violences faites aux femmes, notre rapport à l'information… Les espaces de jeu que nous offrons à nos joueurs et joueuses les invitent à se divertir, explorer, et finalement se questionner et lancer les prémisses d’une réflexion personnelle autour d’un sujet précis. Les situations que vivent nos personnages et qui affectent nos univers sont fictives, mais les thématiques abordées et la réflexion qui en découle sont directement transposables au monde réel.

Miryam Houali et Diane Landais, fondatrices du studio Accidental Queens.

Avez-vous le sentiment d’être entendues, que votre voix compte ?
Diane Landais : Nous avons fondé notre studio autour de la certitude que, comme pour toute forme d’art et de culture, les jeux d'aujourd'hui façonnent les références de demain. Notre voix compte autant que n'importe quelle autre, pour contribuer à représenter le monde tel qu’il est, dans sa plus grande diversité. Et même si nous ne sommes qu'un petit studio avec une audience relativement limitée, nous avons vu nos jeux et leurs messages atteindre des millions de personnes grâce aux créateurs et créatrices de contenus qui les ont largement diffusés et ont contribué par leur influence à amplifier notre voix !

Recevez-vous beaucoup de retours sur l’impact positif de vos jeux ?
Miryam Houali : Oui, régulièrement ! À travers les commentaires sur l’App Store, les réactions que nous pouvons lire sur les réseaux sociaux ou parfois des messages qui nous sont directement adressés par e-mail. Nous avons même des retours sur l'utilisation de nos jeux comme support d’éducation dans des écoles ou des bibliothèques ! Ces retours nous touchent beaucoup car ils nous permettent de confirmer que ce que nous faisons est important et nécessaire.

Pensez-vous que les nouvelles technologies peuvent apporter à votre engagement ?
Diane Landais : Les évolutions de la technologie grand public contribuent à définir quel matériel, quelles plateformes, quels formats font partie du quotidien. Aurions-nous pu créer un jeu qui permet d'explorer la vie privée de quelqu'un à travers son téléphone, sans l'arrivée de l'iPhone qui a permis la popularité du smartphone tel qu’il existe aujourd’hui ? Un point que nous apprécions chez Apple en particulier est la facilité de prise en main de ses appareils par le grand public, ainsi que certaines options d'accessibilité comme le VoiceOver sur iOS qui nous a été très utile pour développer Alt-Frequencies : cela rend nos productions plus accessibles.

Un souhait pour le futur ?
Miryam Houali : Nous espérons que les équipes de développement vont continuer à évoluer vers plus de diversité, et que les créateurs et créatrices qui les composent pourront librement s'emparer des problématiques qui les touchent pour nourrir leurs créations. Nous aimerions surtout que cette diversité puisse s'exprimer, pas uniquement dans des jeux d'auteurs et indépendants comme les nôtres, mais aussi dans de grosses productions qui participent encore davantage à forger la culture de demain.