IMPACT La Chronique Corinne Salvan-Mareux I Jismy Ramoudou

« On voit bien que ce n’est pas une question d’hommes ou de femmes. C’est une question d’individus en groupe dans un contexte (politique, commercial, social de riches ou de pauvres). C’est ça dont il est question ! »

C’est souvent le même cas de figure qui se répète : un groupe minoritaire réussi à contrarier toute une majorité.

C’est souvent à cause de l’impact des décisions d’une minorité qu’il y a eu autant de mal fait au cours de l’histoire de La Réunion.

Les bourreaux, les conjoints violents, ces beaux parleurs, ces charmeurs que personne ne soupçonne d’être violent avant qu’il ne soit trop tard.

Pédophiles, conjoints violents… quand la famille découvre qu’un monstre est dans la famille, que faire ? Quel comportement adopter ?

Prenons l’exemple de Bourdin, accusé d’agressions sexuelles.
En l’absence de preuves, afin de ne pas se salir les mains, la célèbre chaîne d’informations BFM TV a préféré ne pas prendre de risques et met un terme au contrat de Bourdin.

Merci #Metoo, précurseur de la dénonciation publique des agresseurs à défaut d’une justice plus sévère et plus réactive.

À l’époque de DSK, les faits d'accusations étaient quasi irrévocables et pourtant, le procès de DSK a pris des années.
Pendant ce temps, malgré le bruit médiatique ambiant, DSK a pu continuer à exercer sa fonction politique.

Dès que les femmes commencent à s’émanciper, les hommes se sentent menacés.

Les violences faites aux femmes n’ont jamais été prises au sérieux.
Les féminicides étant vus comme de simples faits divers.
La violence masculine est vue comme un fait naturel.

Qu’en est-il des présidentielles 2022 et des programmes portés par chacun des candidats ?
Lequel s’engage réellement pour la protection des femmes et des enfants victimes de violences ?

Comment faire pour choisir les bonnes personnes pour prendre les bonnes décisions ?
Est-ce réellement possible ?

Que ce soit en politique ou dans le commerce, la communication est faite pour vous convaincre.
En politique, une bonne communication convaincra de voter pour tel/le candidat/e.
En commerce, une bonne communication réussir à convaincre d’acheter tel produit plutôt qu’un autre…..même si vous n’en avez pas besoin !

La communication est une forme de manipulation.

Quand les décisions d’une minorité influent sur la vie de la majorité.

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" Faire des lois pour que la femme ait plus de droits "
“ Si ma femme gagne plus que moi je vais me sentir mal “
“ Admettons qu’un jour ce sujet arrête d’être un sujet. À quoi ressembleraient notre monde et notre économie si la femme parvient à être l’égale de l’homme dans tous les domaines ? “

Pourquoi l'homme craint-il à ce point que la femme devienne son égale ?
Le même salaire à responsabilités et compétences égales ?

Pourquoi une femme est-elle mal vue quand elle cherche à avoir plus de pouvoir, plus d'influence, un salaire plus important ?
L'on dira souvent d'un homme qu'il est ambitieux et d'une femme qu'elle est vénale.

D'où viennent ces disparités de perception et d'interprétation ?

En 2017 un réel tournant prend place avec le lancement du #MeToo qui contribue à l’ampleur des mouvements féministes.

Il apparaît alors que les anti-féministes plaignent les hommes dès que les femmes gagnent un droit nouveau et placent les hommes comme des victimes de l’émancipation des femmes.

Certaines institutions, qu’elles soient religieuses ou pas, sont victimes de leurs propres histoires dans cette rupture d’équilibre entre les hommes et les femmes.

Les femmes ont vécu des millénaires de patriarcat.

La bonne nouvelle, c’est que cela leur a permis d’étudier le patriarcat sous tous les angles.

Aujourd’hui, nous sommes manifestement dans l’ère de la femme, l’ère de la femme qui défend ses droits et reprend sa place.

Sa place c’est celle de la création originelle c’est à dire être proche de l’homme, être en étroite collaboration avec l’homme.

Le féminisme et l’équilibre homme-femme se doivent d’être étudiés sous plusieurs prismes : sociétal, religieux, financier, psychologique aussi.

Il y a encore un « grand » travail à faire dans la valorisation de la femme sous toutes les sphères dans lesquelles elle intervient : l’éducation, les affaires, la famille, l’équilibre émotionnel des hommes, son implication non seulement sociétale mais aussi économique.

« Dans quasiment tous les pays, le taux de chômage est plus important chez les femmes que chez les hommes »
« Alors qu'aujourd’hui on retrouve, chez les femmes, le plus haut taux de performance éducative. Autrement dit elles sont plus diplômées et plus qualifiées que les hommes. »

Qu’en est-il des présidentielles qui arrivent à grands pas ?
Mesurez-vous l’importance de l’impact de votre choix de candidat à la présidentielle de notre nation sur nos vies ?

En dehors du masculin et du féminin, l'idée est de devenir plus humains.

Nous ne cherchons pas ici, une révolution mais plutôt L’EVOLUTION de nos relations.

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Quel est l’impact de la responsabilité ?

Étudions la relation de cause à effet des choix que l’on fait.

Est-il possible d’anticiper sur les potentielles conséquences ?

Beaucoup de réunionnais portent encore les souffrances causées sur leurs ancêtres.

Comment cesser de transmettre les souffrances à nos descendants ?

Lorsqu’on parle du mal-être de la société réunionnaise d'aujourd'hui, on oublie souvent de regarder son histoire.

Nous ferons référence ici à la mémoire transgénérationnelle, entre autres…
Quels sont les stigmates qui traversent les générations ?

Combien d’hommes et de femmes ont cette honnêteté d’introspection pour prendre ses responsabilités face aux erreurs commises ?

Il en va de leur propre engagement à faire preuve de sagesse et reconnaître son implication dans des erreurs et des douleurs causées à autrui.

Au 21ème siècle, l’ensemble de la population a-t-elle suffisamment évolué pour être éveillée et agir en pleine conscience ?

Lorsqu’on parle de responsabilité, est-on capable de savoir ce qu’est “être responsable“ ?
Et si on le sait, est-on capable de sentir responsable ?

Prenons l’exemple de la responsabilité de l’Etat : est-il responsable ?
Est-il un exemple pour le peuple ?

Sommes-nous tous en capacité d’écouter les douleurs d’autrui ?
Est-on seulement capable d'en parler ?

C’est un chemin de vie que de reconnaître que son comportement d’aujourd’hui a un lien étroit avec les choses vécues par le passé ?
Mais, toutes ces personnes, sont-elles prêtes à sortir de cette souffrance ?

Enfants de La Creuse, avortements forcés de La Clinique St Benoît … tant d’atrocités ont été causées au peuple réunionnais.
Est-il alors si surprenant que le peuple peine à sortir de son statut de victimisation de sa situation ?

Si Dieu est un homme, dans le sens où les religions prétendent que Dieu a créé l’homme à son image et donc la femme …
Et si tant est que la femme ait vraiment été à l'initiative du pêché originel ?
Revenons sur notre sujet “la responsabilité“ : pourrait-on reporter la responsabilité sur l’homme, par conséquent sur Dieu ? Puisqu’il a créé la femme à son image…

Ce sont très souvent les religions et certains partis politiques qui ont créé une rupture entre les hommes et les femmes.

Le droit des femmes reste fragile.
C’est le cas notamment lors de la mise en place du Code de Napoléon : « la femme doit vouer obéissance à son mari ».
Cette loi sera abrogée seulement 134 ans plus tard.

134 ans !!
L’ancrage d’une éducation mettant la femme à l’écart a eu le temps de s’installer trop profondément dans les moeurs et dans les habitudes.

L’impact de la responsabilité : que faire aujourd’hui pour obtenir une véritable évolution de nos relations au 21ème siècle ?

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Je vous proposerai bien d’entrer à présent dans la période de 1970 à 1980.

Mais, avant d’aller plus loin, si on faisait un “Grand“ retour en arrière ?!

Et si on remontait à la création originelle de La Femme et de L’Homme, à l’ère d’Adam et Eve ?

Commençons d’abord par définir ce qu’est l’altérité.
L’altérité est un concept philosophique qui signifie « caractère de ce qui est autre ».
L’altérité c’est « reconnaître l’autre dans sa différence ».
Cette différence s’entend d’un point de vue ethnique, sociale, culturelle ou religieuse.

Le Coran comme la Bible, traitent du récit de la création à la différence près que le Coran ne rentre pas dans le détail.
Dans le Coran, un verset précise qu’à l’origine il y avait un seul élément compact qui s’est scindé en plusieurs matières (comme le ciel et la terre). Dans le même temps le Coran précise aussi que l’homme et la femme viennent d’un seul et même élément.

Dans la majorité des textes religieux, la création de l’homme et de la femme est décrite comme « une âme manifestée qui est scindée en 2 sexes opposés », il n’est pas dit qu’il y a une âme de plus haute valeur que l’autre.

La Genèse 3, surnommée « La chute » par les experts bibliques, souligne cette rupture entre l’homme et la femme.

Il existe un discours publique qui se plaît à incriminer Eve pour avoir cédé aux tentations du péché et avoir précipité leurs bannissement du Paradis.
Or, quand Dieu interpelle Adam pour savoir pourquoi a-t-il cédé à la tentation, Adam répond que c’est à cause d’Eve. Dieu interpelle alors Eve et lui demande pourquoi elle a cédé aux tentations du péché. Eve répond que c’est la faute du Serpent. Chacun reporte sa responsabilité sur une tierce personne.

Le judaïsme enseigne que la responsabilité de nos actes est individuelle et doit être assumée.
Nous devons reconnaître notre responsabilité dans les effets collectifs causés par le choix individuel de nos actes.

Les textes saints enseignent de ne pas se reporter à une forme de responsabilités inégales mais plutot d’assumer chacun sa responsabilité pour faciliter l’harmonie.

Les droits des femmes restent fragiles.
1804 : Le Code Napoléon créé une rupture dans l’équilibre des relations hommes-femmes. “La Femme doit vouer obéissance à son mari.“
Cette loi sera abrogée 134 ans plus tard.

Le Grand Combat du 19 siècle sera l’éducation des filles.

C’est sous la 3ème République que le féminisme s’installe.

1919 : La Femme peut passer son BAC.
1938 : Elle peut aller à la Fac, ouvrir un compte bancaire et obtenir sa propre carte d’identité.
1944 : La Femme obtient enfin le droit de voter.

D’une façon majoritaire, ce sont les courants politiques conservateurs et d’extrêmes droites qui se sont le plus opposés aux droits politiques des femmes en y voyant une source de chaos et de désordre dans la société. Entraînant ainsi un risque de perte du pouvoir pour les hommes.

La constitution de 1946 : première notion d’égalité pour les sexes est inscrite dans la constitution de 1946.

1956 (10 ans plus tard) : le planning familial est créé.

1967 : la contraception devient légale.

1975 : l’avortement devient légal.

Souvenez-vous, qu’à La Réunion, en parallèle de ces évènements salvateurs pour les Femmes en Métropole, cela est un sujet de controverse à La Réunion.

Quand, en 1971, à La Réunion, un procès historique s’ouvre pour condamner les médecins de la clinique de St Benoît ayant pratiqué des avortements forcés, dans le même temps, en Métropole, un réel mouvement féministe se met en place avec la création de plusieurs associations et des manifestations pour demander le droit à l’avortement.

À la fin du 20ème siècle, de nouvelles luttes surgissent autour des violences faites envers les femmes.
On

“Le principal fléau de l’humanité n’est pas l’ignorance, mais le refus de savoir“ _ Simone De Beauvoir.

Malgré la départementalisation de La Réunion en 1946, des écarts considérables sont constatés en comparaison du mode de fonctionnement des institutions métropolitaines.

L’Etat français estime que la cause principale de la précarité des habitants de La Réunion serait due uniquement à la sur-croissance démographique de La Réunion.
Autrement dit, l’Etat prétend que ce sont les femmes qui sont à l’origine du sous-développement et de la pauvreté des réunionnais.
Alors qu’en réalité, il aurait juste suffit de donner aux habitants de l’île des moyens économiques et éducatifs équivalents à ceux de la métropole pour sortir de la pauvreté et de la misère le peuple réunionnais.

De 1960 à 1970, commencent alors des opérations conjointes fortes et intrusives pour contrôler la démographie à La Réunion :
1. Réguler le nombre d’enfants sur l’île en les immigrant en métropole
2. Maitriser les naissances à venir.

Alors, comment l’Etat réussit-il à maîtriser les naissances à l’insu des femmes réunionnaises ?

1/ Tout d’abord, d’un point de vue financier :
Les allocations familiales sont versées selon des critères précis MAIS différents des critères Métropole.
En métropole, les allocations familiales ont pour objectif d’inciter à la natalité.
À La Réunion, c’est l’inverse : on cherche à ralentir drastiquement les naissances.
À partir du 5ème enfant, les allocations sont dégressives.

De plus, d’autres conditions s’additionnent : les prestations versées sont proportionnelles aux journées de travail ….. MAIS La Réunion connaît déjà à cette époque une situation de sous-emplois et de chômage donc, très peu de familles perçoivent réellement des allocations.

Cette mesure amène de facto la Caisse Départementale, chargée de verser les allocations familiales, à dégager un surplus.
Ce surplus est reversé sur un Fonds spécial appelé le FASO : Fonds d’Aide Sociale Obligatoire.
Ironie : ce fond est chargé de mener des actions d’aide à l’enfance et de la planification familiale……

2/ Ensuite, on sensibilise la population à la contraception :
Comment ?
Via une propagande forte sur plusieurs canaux de communication :
* Publicité à la radio
* Publicité affichée sur les routes et dans les villes
* Tracts distribués par les plannings familiaux.
Ce sont des propagandes maladroites et discriminantes.
Parmi ces campagnes publicitaires outrageuses :
Sur l’une on y voit une boite de sardines légèrement entrouverte de laquelle dépasse des têtes d’enfants noirs. Le slogan ? « Trop c’est trop ! »
Sur d’autres panneaux publicitaires, il y est précisé « 1 enfant ça va, 2 ça va encore, 3 : assez ça suffit ! »
Les plannings familiaux distribuent des tracts illustrés avec une femme noire enceinte entourée de 8 enfants, il est écrit en gros et en gras « ASSEZ ». Au dos du tract, l’adresse de la clinique de St Benoît y est précisée.

Pourquoi cette clinique précisément ?

Parce qu’après avoir :
1. Pris le contrôle financier par la modération des versements des allocations familiales en fonction du nombre d’enfants et des jours travaillés
2. Mis en place une influence psychologique par les campagnes publicitaires outrageuses
3. On impose l’avortement, la stérilisation et même la contraception aux femmes réunionnaises à leur insu.

il est distribué des « Bons roses » aux réunionnais les plus pauvres.
Les « bons roses » ce sont des bons AMG (Assistance Médicale Gratuite). Ces bons permettaient aux patients de se faire soigner gratuitement et aux médecins de se faire rembourser par la Sécurité sociale.
C’est ainsi que de nombreux médecins et soignants de la clinique de St Benoît parviennent à détourner des millions de francs CFA de la sécur

Lors de l'épisode précédent, nous avions abordé la période depuis 1946, date de la départementalisation de La Réunion.

Jusqu’en 1948, le salaire des femmes reste 50% inférieur à celui des hommes.

En 1951, après des luttes syndicales et politiques, le SMIG (Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti) est mis en place.

Mais, souvenez-vous que le SMIG Réunion reste inférieur au SMIG Métropole alors que dans le même temps, la vie à La Réunion est déjà beaucoup plus chère !

D’une façon générale, malgré la mise en place de ces nombreuses mesures, la situation des travailleurs réunionnais, tous secteurs confondus, restait très précaire.

Rappelez-vous, les mères de métropoles jouissent d’allocations familiales, d’assurance maternité et de congés maternité alors qu’à La Réunion, les mères ne bénéficient quasiment pas de ces prestations parce que le Gouvernement est en quête de réduire et contrôler la démographie de l'île.
Ces prestations sociales étaient en plus calculées de façon dégressives en fonction du nombre d’enfants.

À l’époque, même les propriétaires de terres et les industries du sucre notamment refusaient de participer à la protection sociale des mères réunionnaises.

1963 : Michel Debré est élu député de La Réunion.
Il sera à l’origine du programme du déplacement des enfants de La Réunion issus dans les familles les plus pauvres.

Ce programme promet aux familles défavorisées que l’avenir de leurs enfants est pris en charge par l’Etat et assuré en Métropole.

Ainsi, plus de 2 500 enfants réunionnais seront répartis dans plusieurs départements : la Creuse, le Tarn, le Gers, la Lozère et les Pyrénées Orientales.

Les enfants sont immatriculés de force à la DDASS à leur arrivée en France et sont déclarés Pupilles de l’Etat.
Les parents perdent de facto tous pouvoirs et tous droits parentaux sur leurs enfants.

Des parents illettrés sont amenés à signé des procès verbaux dont ils ne comprennent pas, voir ignorent totalement le contenus.

Ce programme s’avèrera être un échec sous tous les angles : les enfants de métropole souffrent du déracinement, des conditions de vie et de la maltraitance qu’ils subissent dans les familles d’accueils et autres établissements.
Beaucoup se suicideront.
Les familles à La Réunion souffrent de l’absence de leurs enfants et de l’ignorance de ce dans quoi ils se sont engagés.
La Réunion toute entière souffre.

Plusieurs médecins dénonceront les conséquences désastreuses de ce programme via des articles dans les journaux et des lettres ouvertes à Michel Debré.

Pour autant, Michel Debré ne mettra pas fin à son programme de déplacement des enfants de La Réunion et, avançant des arguments inhumains et irrationnels sur les bienfaits de ses méthodes, le programme continuera.

François Mitterrand est élu en 1981.

Sous sa présidence, en 1982, l’inspection générale des affaires sociales rapporte que le programme de migration des enfants réunionnais prend fin notamment parce que les conditions sociales de La Réunion s'étaient alors améliorées.

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