La pratique de la médecine privée au Québec est au cœur d’un débat majeur avec l’arrivée du projet de loi 83 (PL-83), qui vise à en restreindre l’exercice. Cette réforme soulève plusieurs questions sur l’accès aux soins, la liberté de pratique des médecins et l’impact sur le réseau public. Pour en discuter, je reçois Dr Pascal-André Vendittoli, orthopédiste à la clinique Duval et président de la Fédération des médecins en pratique privée du Québec (FMPPQ). Nous commençons par explorer la Fédération des médecins en pratique privée du Québec : qui en sont les membres, quel est son rôle et quelles sont ses principales revendications ? Dr Vendittoli nous explique pourquoi cette organisation est aujourd’hui en première ligne pour défendre le droit des médecins à exercer en clinique privée et pourquoi elle juge que le PL-83 est une menace non seulement pour les professionnels de la santé, mais aussi pour les patients. Un des points centraux de notre échange concerne les groupes qui appuient ce projet de loi. Certains acteurs du milieu de la santé estiment que la pratique privée nuit au réseau public en détournant des ressources et en creusant les inégalités d’accès aux soins. Nous discutons par exemple de la position du Collège des médecins du Québec (CMQ) et sur la manière dont cette réglementation pourrait transformer le paysage médical québécois. Nous discutons ensuite des angles morts du réseau public, ces besoins médicaux qui ne sont pas suffisamment pris en charge par le système actuel, comme par exemple, les blessures sportives chez les jeunes, qui nécessitent souvent une prise en charge rapide pour éviter des séquelles à long terme, les soins aux personnes âgées souffrant d’arthrose, qui peuvent attendre plusieurs mois, voire des années, pour une chirurgie nécessaire à leur mobilité et leur qualité de vie Quelle est l’ampleur des soins offerts en clinique privée au Québec aujourd’hui ? Dr Vendittoli nous donne un aperçu des volumes de patients pris en charge en dehors du réseau public et explique pourquoi, selon lui, le secteur privé permet d’alléger la pression sur le système public plutôt que de l’affaiblir. Un des arguments avancés pour justifier le PL-83 est le coût de formation des médecins. L’idée est que, puisque l’État finance une grande partie des études médicales, les médecins ont une obligation morale de pratiquer dans le réseau public. Mais cette logique tient-elle vraiment la route ? Dr Vendittoli met en perspective cette question en comparant avec d’autres professionnels de la santé, comme les dentistes, physiothérapeutes, psychologues ou pharmaciens, qui, bien que formés au Québec, ont la liberté de choisir entre le public et le privé. Enfin, nous abordons un débat essentiel : le contrat social entre les médecins et la société québécoise. Quels sont les engagements des médecins envers la population ? Le gouvernement a-t-il raison de vouloir encadrer plus strictement la pratique privée, ou cette approche risque-t-elle au contraire de limiter l’accès aux soins et d’augmenter les délais d’attente dans le public ? Dr Vendittoli répond aux critiques adressées aux médecins en pratique privée et propose des pistes pour assurer un meilleur équilibre entre médecine publique et privée. Un épisode incontournable pour mieux comprendre les enjeux du PL-83 et ses répercussions potentielles sur l’ensemble du système de santé québécois. Bonne écoute ! https://fmppq.org/ Visitez le site web du balado www.baladosante.ca Le balado La santé : au-delà des maux n’offre pas de conseils spécifiques aux auditeurs. Nous n’offrons pas non plus de services de référence. En cas de symptômes, consultez.
